Mise en œuvre de la promotion des métiers des secteurs représentés par la FNICGV (Fédération Nationale des Industries du Commerce de Gros de Viande)

1. Présentation de l’activité


a) La FNICGV : Fédération nationale des industries du commerce de gros des viandes

La FNICGV est au cœur de l’histoire de l’industrie et du commerce des viandes depuis plus d’un siècle. Elle compte près de 400 entreprises adhérentes, en grande majorité de très petites PME, employant près de 30 000 salariés sur le territoire national.

Les activités des entreprises sont diverses : abattage, découpe, transformation, négoce de viande, import/ export. Cette fédération est dédiée aux viandes de boucherie (bœuf, veau, porc, mouton, cheval et abats) et est chargée d’assurer la défense des intérêts économiques et moraux de ses entreprises adhérentes au sein des instances (ex : commission et parlement européens, présidence, ministères de l'agriculture, de l'environnement, office de l'élevage / France Agri Mer) et organisations importantes à vocation plus générales (MEDEF, CGI…).

Les secteurs d’activités représentées par la FNICGV sont les suivants (extrait de l’article 70 de la CCN n°3179):

NAF : 10.11Z
- abattage des animaux de boucherie ;
- découpe et désossage ;
- transformation des viandes de boucherie ;
- découpe et préparation des abats d’animaux de boucherie et/ou fabrication de produits à base d'abats.

NAF : 46.32A
- commerce de gros des viandes de boucherie ;
- commerce de gros d'abats d’animaux de boucherie (produits tripiers).

Elle est représentée dans 22 régions.

b) La CGI : Confédération générale du commerce interentreprises (pour rappel accord Pôle emploi/CGI/Intergros du 30 octobre 2009 et note d’information réf PE_CSP_2009_299 du 2 décembre 2009)

La Confédération française du commerce interentreprises, commerce de gros/commerce international (CGI) regroupe 56 fédérations professionnelles qui couvrent l’ensemble des secteurs d’activités du commerce interentreprises en France et à l’étranger.

Le commerce de gros ou commerce interentreprises (ou commerce business to business) consiste à acheter et/ou vendre des biens à d'autres entreprises, à des détaillants, des industriels, des prestataires de services ou d'autres grossistes/négociants. Les marchandises peuvent être revendues en l'état (on parle de négoce pur) ou après fractionnement, reconditionnement.

Le commerce interentreprises est une branche d’activité dynamique et créatrice d’emplois puisqu’il emploie 1 million de salariés et compte 126 000 entreprises dont 97,6% de PME de moins de 50 salariés dans 44 secteurs d’activité. Il représente plus de 720 milliard d’euros de chiffres d’affaires annuel. Cependant, c’est un secteur peu connu du grand public car le commerce b to b s’adresse à des professionnels.

Il englobe 4 grandes familles d’activité :

- Les biens d’équipements interindustriels,
- Biens de consommation non alimentaires,
- Biens de consommation alimentaires dont fait partie la FNICGV et qui représentent 180 000 emplois et 112 milliards d’euros de chiffre d’affaires,
- Le commerce international

c) L’OPCA Intergros

Intergros est l’organisme paritaire collecteur agréé du commerce interentreprises et du commerce international et est agréé par l’Etat pour assurer la collecte et la gestion des fonds «professionnalisation» et «plan de formation» auprès des entreprises de ce secteur. Il est donc l’OPCA des entreprises adhérentes de la FNICGV des secteurs du commerce de gros des viandes. Les entreprises du secteur des industries de la viande étant rattachées à l’Agefaforia.

Ces 4 missions principales consistent à :

- relayer la politique de formation des branches auprès des entreprises,
- à faciliter les démarches emploi-formation des entreprises,
- à agir pour sécuriser les parcours professionnels de tous les salariés et plus particulièrement des plus fragilisés,
- à collecter et financer.

Il met également à disposition les informations recueillies par son observatoire prospectif des métiers et des qualifications du commerce interentreprises (www.observatoire-oci.org).

2. La politique ressources humaines


L’attractivité des métiers de l’industrie et du commerce agroalimentaire demeure un défi majeur pour les entreprises et particulièrement les PME et PMI. En effet, les entreprises de ce secteur se heurtent à un problème d’image et notamment un déficit de 1000 bouchers qualifiés est estimé sur les 3 prochaines années.

Pourtant, d’après l’enquête BMO de 2011, le secteur des industries agroalimentaires prévoit une augmentation de 6,3% de leurs intentions de recrutement avec des besoins en personnels plus ou moins qualifiés (ouvriers des industries agro-alimentaires, commerciaux…) et se classe ainsi parmi les 15 métiers enregistrant les plus fortes hausses du nombre de projets de recrutement. C’est donc un secteur porteur qui peut offrir des opportunités aux demandeurs d’emploi notamment parmi nos publics cibles : jeunes, licenciés économiques et seniors.

2.1 Métiers recherchés par les entreprises du secteur

Les principaux métiers exercés au sein des entreprises adhérentes à la FNICGV sont :

- Opérateur/trice en 1ère transformation ou boucher
- Opérateur/trice en 2ème transformation ou boucher, désosseur
- Opérateur/trice en 3ème transformation ou conducteur de machine
- Chauffeur livreur
- Logisticien
- Négociant en viandes
- Vendeur itinérant.

Ainsi en 2011, ce sont 320 recrutements qui sont prévus dans ce secteur dont 284 ouvriers (Chauffeurs PL, opérateur en 1ère, 2nd, 3ème transformation sur chaîne d’abattage, préparateur de commande…) et 102 bouchers.

Les besoins les plus importants se situent en Bretagne.

2.2 Accès au métier

Le contrat de professionnalisation reste la voie privilégiée pour intégrer la plupart des métiers du secteur.

Les formations recherchées vont du CAP au BTS en fonction du métier visé.

Par exemple pour accéder au métier de boucher ou opérateur/trice en 1er transformation des viandes, il faut être au minimum titulaire d’un CAP de boucher ou en IAA (industries agro-alimentaires)

D’après les données d’Intergros, en 2009, 116 salariés ont débuté un contrat de professionnalisation dans des entreprises relevant de la convention collective du commerce en gros et industrie des viandes et, 70 en 2010.

Parmi les 43 entreprises qui ont recrutés en contrat de professionnalisation en 2010 :

- 7 comptent moins de 10 salariés
- 14 ont entre 10 et 50 salariés
- 16 ont entre 51 et 1 000 salariés
- 6 comptent plus de 1 000 salariés

31 des contrats préparent à une qualification reconnue dans la CCN, notamment opérateur de production.

25 préparent à un diplôme d’Etat, notamment des BTS.

2.3 Une qualification professionnelle reconnue

10 certificats de qualification professionnelle ont été créés et mis à disposition de la branche. Ils attestent une qualification professionnelle dans la branche des entreprises de l’industrie des commerces de gros des viandes :

- CQP Opérateur en 1ère transformation des viandes ;
- CQP Opérateur en 2ème transformation des viandes ;
- CQP Conducteur de machine(s) de fabrication et/ou de conditionnement ;
- CQP Opérateur en réception des matières premières ;
- CQP Opérateur chargé de la stabulation des animaux ;
- CQP Opérateur en préparation de commandes ;
- CQP Opérateur en nettoyage industriel ;
- CQP Opérateur en traitement des cuirs et peaux ;
- CQP Animateur d’équipe ;
- CQP Responsable d’atelier

Les CQP sont un outil de gestion des emplois et des compétences mis à disposition de la branche professionnelle à l’initiative des partenaires sociaux. Ils permettent d’assurer la professionnalisation d’un jeune après embauche, d’accompagner les mobilités internes en ouvrant des périodes de professionnalisation, de développer les compétences nécessaires en lien avec l’évolution des métiers, de reconnaître les compétences en fonction de la classification de la branche professionnelle.

Ces CQP contribuent à apporter une qualification professionnelle aux salariés, à valoriser et reconnaître leur savoir faire. L’obtention du CQP permet une reconnaissance de l’évolution professionnelle de l’intéressé.

2.4 Les possibilités d’évolution dans la filière viande et la mobilité vers les autres secteurs du commerce de gros

La filière viande qui compte 55000 salariés est un secteur qui recrute et qui offre des perspectives d’évolution pour ceux qui s’y investissent.

Ainsi, un boucher pourra évoluer vers des fonctions de responsable d’atelier, d’animateur d’équipe. Un préparateur/trice de commandes pourra évoluer vers des fonctions de responsable d’entrepôt ou de négociant en viandes, un chauffeur livreur vers une fonction d’approvisionneur.

Les métiers du commerce interentreprises et du commerce international peuvent constituer des orientations nouvelles pour les professionnels du secteur des industries et du commerce de gros de viandes.

Selon l’enquête BMO de 2011, les métiers les plus recherchés par le commerce interentreprises en 2011 sont principalement : attachés commerciaux avec 9537 intentions d’embauche, ingénieurs et cadres commerciaux, acheteurs, télévendeurs, responsables de magasinage, vendeurs sur sites…

Parmi les métiers des fonctions commerciales qui sont à fort potentiel de recrutement, les profils recherchés sont :

- Des profils principalement techniques (pour l’interindustriel)
- Des profils commerciaux (et notamment BTS TC, NRC et MUC et licences pros)
- Des professionnels en évolution : soit d’une fonction logistique (préparateur de commande, magasinier, etc.) vers la vente, soit d’une fonction commerciale vers une autre (ex : de la vente sur site vers la vente itinérante)
- Des professionnels ayant déjà pratiqué ce métier dans le B to C (commerce de détail et grande distribution)

(cf. site intergros : www.intergros.com, observatoire prospectives des métiers du commerce interentreprises, cartographie et fiches métiers)

Ces métiers constituent donc des débouchés et des mobilités de carrière qui pourront être ouvertes aux professionnels de la filière Viande cherchant à changer d’orientation produits.

3. La promotion des recrutements de la filière viande



Pôle emploi souhaite accompagner les entreprises adhérentes de la FNICGV dans leurs recrutements et les aider à attirer des demandeurs d’emploi vers ces métiers qui recrutent et notamment le métier de boucher.

Pôle emploi s’engage ainsi à proposer et mettre en œuvre son offre de service en matière de promotion et d’aide au recrutement.

Comme dans le cadre de l’accord conclu avec la CGI et Intergros le 30 octobre 2009, les actions suivantes seront à mettre en œuvre par Pôle emploi afin d’aider les adhérents de la FNICGV à pourvoir leurs postes vacants :

- Réunion d’information sur les métiers des industries et du commerce de gros de viandes à destination des demandeurs d’emploi, en particulier les jeunes, les seniors et les personnes en reconversion professionnelle. Ces réunions seront organisées dans les agences qui recueillent un grand nombre d’offres d’emploi dans ces métiers et animées conjointement par le représentant Pôle emploi et CGI/Intergros.

- Mobilisation de son réseau de partenaires et notamment les missions locales pour informer les publics suivis spécifiquement des opportunités d’emploi de la filière viandes et les inciter à s’orienter vers ces métiers.

- Accueil par les entreprises du secteur des industries et du commerce de gros de la viande, des demandeurs d’emploi intéressés par ces métiers afin de leur permettre d’évaluer leur capacité et valider leur projet professionnel (EMT).

- Proposition aux entreprises qui recrutent, d’accueillir des candidats demandeurs d’emploi préalablement à leur embauche afin d’évaluer leur capacité à occuper le poste proposé (EMTPR) et les intégrer durablement.

- Promotion de l’insertion en contrat de professionnalisation.

- Mobilisation de façon adaptée des outils de communication à disposition. La direction de la communication de Pôle emploi réalise des campagnes d’information sur les recrutements, les métiers… à l’occasion de sujets prédéfinis. Des actions de communication, vectrices d’un travail plus global sur l’attractivité des postes seront à mettre en œuvre en particulier sur les 7 métiers principaux de la FNICGV.

La réussite de ces actions implique que Pôle emploi et la FNICGV s’engagent à collaborer en associant autant que possible la CGI et Intergros et en informant leurs réseaux réciproques des besoins et des services pouvant être proposés.

4. La mise en œuvre de la collaboration



La présente instruction dont l’objectif est de fixer les axes d’une collaboration pérenne pourra faire l’objet d’actions complémentaires que chaque région appréciera en fonction des besoins.

Elle sera déployée par le correspondant régional branche de Pôle emploi et le correspondant régional désigné de la CGI/Intergros.

Afin d’organiser cette coopération de proximité entre les acteurs, il est souhaitable que des déclinaisons locales de la présente note d’information fassent l’objet d’une formalisation sous forme d’une convention de partenariat au niveau régional ou d’un contrat de service qualité au niveau local dont l’ambition est de fixer des engagements réciproques et d’établir une relation de coopération.

Je vous demande de veiller à la bonne mise en œuvre de cette note opérationnelle qui devrait permettre une insertion durable de demandeurs d’emploi dans ces métiers en tension.

Le directeur général adjoint,
Clients, services et partenariat
Bruno Lucas